Hubert Renard
(Les archives d'Hubert Renard)
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Communiqué de presse
Galerie Berbeglia Gaté

10 positif

Une exposition d'Hubert Renard

du vendredi 10 janvier au samedi 1 mars 1997.
Vernissage le jeudi 9 janvier à partir de 18h.

Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie Berbeglia-Gaté, Hubert Renard a conçu un dispositif complexe et poétique, réunissant des œuvres plus anciennes avec des travaux in situ, geste que l'on peut considérer comme une des marques de l'artiste. À partir de cinq photographies réalisées l'année dernière, il organise l'espace d'exposition de la galerie comme une sorte de rébus offert à la perspicacité du visiteur. Le titre de l'exposition, "10 positif", compte les dix éléments qui constituent le puzzle : les cinq tirages anciens, une photographie d'archive de la galerie, une installation lumineuse traversant tout l'espace, une peinture murale, un distributeur de documents, et enfin le carton d'invitation au vernissage.

Depuis qu'il pratique la photographie, Hubert Renard s'interroge sur ses fondamentaux, la disparition du référent et la perte de la notion d'original, en photographiant des photographies. Les cinq images qu'il présente ici (Plage, Basket, Mort, Crash, Neige), sont toutes extraites d'articles de la presse quotidienne, ce que l'œil peut percevoir grâce à la trame offset agrandie, mais ni l'image ni le titre ne permettent de les replacer dans leur contexte. Document, tirage d'une photographie d'archive de la galerie, ne joue pas, à la manière des appropriationnistes, la copie, la re-création, mais il fait d'un "visuel" de sa précédente exposition un élément du présent accrochage, déplaçant le document vers l'objet d'art. En face, la ligne d'ampoules Lumière du jour 2 est une nouvelle version d'une pièce réalisée cet hiver pour sa rétrospective en Suisse à la fondation Rosario Almara : il ne s'agit ni d'une copie, ni d'une représentation, mais selon les mots de l'artiste, d'une réactivation. Enfin, une peinture murale, Plan, représente le plan de l'exposition, avec le nom des œuvres exposées à leur emplacement. C'est une autre façon de poser la question de la représentation, en évacuant le problème de la ressemblance. A proximité, un Distributeur permet au public de se servir d'un petit document A4 reproduisant ce même dessin : la diffusion de l'exposition est ainsi assurée à travers sa représentation sous la forme codifiée du plan. Allant jusqu'au bout de sa réflexion, il s'empare finalement du carton d'invitation au vernissage et en fait le dernier élément du dispositif, Carton, lequel reproduit ce texte de présentation, en lieu et place d'une habituelle reproduction d'œuvre.

L'œuvre, sa copie à l'identique, sa reproduction, sa diffusion, ce dispositif ludique questionne l'originalité, le référent, l'archive, le commentaire, la diffusion de l'art, et plus largement nous interroge sur la réalité du monde qui se vit tout autant dans l'expérience (prendre un document, parcourir une exposition) que dans la connaissance (lire ce texte, voir une représentation de la précédente exposition de l'artiste). Hubert Renard semble suggérer que la réalité n'existe pas en dehors de l'image qu'on s'en fait.