HUBERT RENARD
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C.V.
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LA BERGERIE
Lieu d'art contemporain
Rue F.Jammes 65100 Bourréac
du 6 janvier au 28 février 2007

La Bergerie


Hubert Renard, loin des clichés du monde
C’est un « oui » franc et massif. Le genre de réponse dont on ne peut douter. Et pourtant, à tourner autour, la certitude s’estompe. Rien ne viendra la réaffirmer… Il faut toujours se méfier des travaux d’Hubert Renard. L’énigme de ces œuvres occupe l’exposition de la Bergerie – Lieu d’Art Contemporain comme il sied bien à l’artiste : en déstabilisant complètement le spectateur. Pourtant, la visibilité règne sans partage pendant longtemps et rien ne devrait distraire le regard de l’essentiel. L’art d’Hubert Renard met alors en scène les contradictions de l’artiste d’aujourd’hui, tiraillé entre réalisme et utopie, entre ce vieux rêve d’influer sur le cours des choses et l’impossibilité d’arriver à ses fins. Il met en place une dialectique de l’indéfini pour arriver à une complétude hypostasiée. Il invente une nouvelle guilde, médiévale et moderne. Ce qui frappe le plus dans cette mise ne avant ontologique, c’est peut-être cet onirisme exacerbé, cet avenir farouche qui nous place tous d’emblée sur une plan d’égalité. Car mêlant une lucidité dévastatrice à une absolue modernité, les œuvres exposées à Bourréac constituent, avec une force parfois insoutenable, autant de défis à notre réflexion, qui se doit de faire preuve d’une belle intelligence pour rendre cette pensée intuitive et terriblement logique dans sa complexité.

Loïc Leroux,
Beaux-Arts Magazine n° 292, février 2007


ARTICLE
Parcours des arts
n°9, janvier-février-mars 2007

La Bergerie, Grandeur réelle

Au croisement entre photographie et sculpture, le travail d'Hubert Renard, tout en développant des sujets traditionnels comme le paysage ou l'architecture, se concentre sur la notion de présence. Présence de l'objet d'art - son existence au monde réel - mais aussi présence du spectateur, dans ce qu'il reçoit comme dans ce qu'il projette.
Ces premières photographies (1971) sont des repiquages d'images de la presse, agrandies jusqu'à l'apparition de la trame typographique, comme le moyen de détourner une réalité donnée et d'opérer ainsi une dissolution de la forme objectale de l'œuvre.
Catalogue (1986) est une série de 14 chaises en vente dans un catalogue commercial, et agrandies pour retrouver dans l'espace d'exposition la taille de l'objet représenté. Avec les Artifices (1984), il collectionne de la même façon le mobilier standard des appartements modernes, déshumanisant avec la précision du procédé mécanique ces objets pourtant si marqués par le corps humain.
Une obsession majeure se dessine depuis le début de son œuvre, qui relève de l'inquiétude de l'homme face au monde réel, et se traduit par des relations toujours compliquées entre les différentes échelles de grandeurs : le corps humain, sorte d'étalon naturel de perception du monde, est mis à l'épreuve.

Extrait d'un texte d'Alain Farfall